Indicateur du problème

Le problème des détenus dans les prisons du Cameroun doit constituer une préoccupation majeure, autant pour le gouvernement que pour la société civile. La privation de liberté en général et plus encore celle des mineurs devrait avoir lieu dans des conditions matérielles et morales qui assurent l’intégrité et la dignité de la personne.

En théorie, le Cameroun dispose d’un arsenal juridique adapté à la prise en charge de l’enfant marginalisé et en conflit avec la loi, lequel permettrait, s’il était mis en œuvre, de combler les besoins en matière de tutelle, de surveillance, d’assistance éducative des mineurs (décret du 30 novembre 1928 instituant les juridictions spéciales et le régime de la liberté surveillée pour les mineurs, ou bien encore les ordonnances du 2 février 1945 et du 23 décembre 1958 relatives respectivement à l’enfance délinquante ainsi qu’à la protection de l’enfance et de l’adolescence en danger).

Cependant, bien que les textes précités prévoient entre autres, des institutions de rééducation ou de formation professionnelle, les contraintes budgétaires de l’Etat du Cameroun n’ont pas permis jusqu’à présent, de financer les efforts nécessaires à leur concrétisation. Le mineur incarcéré est ainsi abandonné à lui-même, autant pendant son séjour carcéral qu’à la sortie de la prison. Souvent, une fois libéré, le mineur faute de moyens de survie et d’occupation, sans perspectives d’avenir est naturellement porté vers la récidive.

Et quand on sait que la quasi-majorité des mineurs détenus est abandonnée par leur famille à cause de la pauvreté ambiante, on peut imaginer dans quelles conditions s’effectue leur séjour carcéral. Inévitablement, c’est tout une jeunesse et un avenir qui sont hypothéqués avec toutes les conséquences sociales imprévisibles. Il devient impératif pour chacun d’entre nous de « bouger », afin d’apporter sa pierre à l’effort d’amélioration de cette situation et d’humanisation de nos prisons.

Indicateur d’initiative

Dans son programme d’activités, EMINED va s’employer au cours des cinq prochaines années à tempérer sans cesse chez les mineurs le choc psychologique créé par l’isolement néfaste des prisons. Le programme consiste à fournir aux mineurs des conditions meilleures de détention et à les préparer à leur réinsertion future dans la société.